Editions précédentes

2022 - 2023

Couverture Mercredis 2022-23

Façonner la nature, inventer le paysage

Au VIe siècle av. notre ère, des philosophes grecs élaborent le concept de physis, que l’on traduit par « nature ». Le mot dérive d’un verbe grec qui veut dire « pousser, croître ». La nature est une force qui explique le fonctionnement de l’univers et de la vie. Les explications « physiques » du monde, qui écartent souvent les dieux comme causes des phénomènes naturels, ouvrent la voie à une exploration rationnelle des plantes, des animaux, de la terre, du ciel… Elles portent aussi le risque que les hommes se sentent désormais extérieurs à la nature.


De la nature à l’anthropisation de l’environnement et à la construction des paysages par les hommes du passé, telle est la thématique qui sera traitée cette année. Les études récentes ont développé des approches variées du sujet, aussi bien à caractère culturel et économique que social ou anthropologique, en intégrant également les notions de perception et de représentation. Elles permettent d’aborder divers aspects de la nature aménagée, exploitée et vécue par les sociétés anciennes.


Témoins de réalisations, d’expériences et de visions multiples, les paysages illustrent une longue histoire de contrôle et de mise en valeur des espaces, d’intégration et de fonctionnement au sein d’entités socio-culturelles spécifiques. Jardins et vergers, arbres et plantes complètent ce panorama, essentiellement méditerranéen, à travers les expériences paysagères de diverses cultures de l’Antiquité.

2019 - 2020 et 2021 - 2022

Mercredis de l'Antiquité 2019-2020

Nos origines : les Gaulois et les autres

Depuis les années 1990 et la fin du grand récit national qu'avait forgé l’École républicaine et la science historique, le débat sur l'identité française s'est rouvert, pour le meilleur et pour le pire. Le pouvoir politique, quand il s'est emparé de cette question, n'a pas su, comme dans les années 1880, s'appuyer sur les acquis de la recherche historique et archéologique pour construire une version à la fois socialement acceptable et scientifiquement fondée des origines françaises. La passion l'a trop souvent emporté sur la raison.

Pourtant, les décennies qui viennent de s'écouler ont vu se développer un mouvement intense de fouilles archéologiques et de relecture des sources écrites traitant des différentes strates qui, de l'âge du Fer à la fin du monde romain, ont pesé sur la vie des habitants de l'actuel territoire français.

Il en est ressorti une image complexe de ce millénaire d'histoire de la France avant qu'elle ne devienne la France. Notre vision des Gaulois en a été radicalement changée, de même que notre compréhension de la conquête romaine et des contacts qui l'ont précédée. Les populations celtes du territoire français avaient auparavant eu d'étroits échanges avec les Grecs et les Étrusques. Les déplacements de population eurasiatiques, qui commencent au IIIe siècle de notre ère et le passage du polythéisme au monothéisme ont contribué au destin hexagonal.

Christophe Chandezon, Professeur d’Histoire ancienne, Université Paul-Valéry – Montpellier 3
Rosa Plana, Professeure d’Archéologie, Université Paul-Valéry – Montpellier 3

2018 - 2019

Une antiquité sportive

Une antiquité sportive

Spectacles de l'effort dans la Méditerranée ancienne

Depuis la première session des jeux olympiques de l’ère moderne, en 1896 à Athènes, nous sommes conscients des liens qui paraissent unir nos propres pratiques sportives avec celles des Grecs et, dans une moindre mesure, des romains.

Pour les Grecs en effet, la fondation des concours olympiques, en 776 av. J.-C., a même parfois été considérée comme le point de départ d’un calendrier commun à toutes les cités grecques. L’Iliade incorpore aussi une longue description d’épreuves hippiques et sportives. Au VIes. av. J.-C., une sorte d’esprit sportif émerge, empruntant bien des valeurs au milieu aristocratique. En Grèce, aux époques classique et hellénistique, le sport se pratique dans le cadre du gymnase, et souvent en lien avec la préparation à la guerre. Les spectacles sportifs et hippiques publics servent à honorer les dieux. Dans le monde romain, les pratiques sportives ont une origine en partie différente. Elles sont aussi liées aux funérailles. Par la suite, elles se déroulent largement dans des amphithéâtres et finissent par être associées au culte impérial.

Toute cette culture des spectacles de l’effort dure jusqu’à la fin de l’Antiquité et disparaît en même temps que le polythéisme gréco-romain.

Christophe Chandezon, Professeur d’Histoire ancienne, Université Paul-Valéry – Montpellier 3
Rosa Plana, Professeur d’Archéologie, Université Paul-Valéry – Montpellier 3

2017 - 2018

Collectionner dans l’Antiquité ; collectionner l’antique

L’acte de collectionner est un des gestes les plus éminemment culturels de l’homme. On pourrait dire, pour le définir, qu’il s’agit de rechercher, d’acquérir et d’ordonner pour la présentation des objets qui peuvent être aussi bien des productions naturelles que culturelles appréciées soit pour leur singularité, soit pour leur représentativité. Le but est alors de s’approprier le monde et de le rendre intelligible. Défini ainsi, le geste de collectionner est repérable dès la Préhistoire. Dans l’Antiquité, il est bien attesté. On peut déjà comprendre comme des collections certaines séries d’offrandes dans les sanctuaires grecs de l’époque archaïque ou certains objets rassemblés par les élites des cités grecques naissantes. Par la suite les rois hellénistiques et les empereurs romains voient aussi dans la collection un moyen d’affirmer leur puissance. La bibliothèque d’Alexandrie en est une illustration. Les élites romaines de la fin de la République ou de l’Empire illustrent également très bien cette attitude. Après la fin de l’Antiquité, les œuvres laissées par les Grecs et les Romains deviennent à leur tour de prestigieux objets de collections. On le voit dès le Moyen Âge, même si les grandes collections privées, royales ou publiques d’antiques sont surtout liées à l’histoire culturelle de l’Occident de la Renaissance au XXe siècle. Ce sont donc ces deux facettes du rapport de l’Antiquité à la collection que la thématique de cette année va chercher à explorer.

2016 - 2017

Les dieux des autres

Contacts et échanges dans le domaine de la religion en Méditerranée antique

Entre le VIIIe s av. J.-C. et le IVe s. apr. J.-C., la vie religieuse des populations installées sur les bords de la Méditerranée a été dominée par des polythéismes qui n’étaient en général pas repliés sur eux-mêmes et qui, en outre, partageaient bien des traits communs, comme par exemple la pratique du sacrifice végétal et animal ou une conception des divinités comme des puissances liées entre elles par une généalogie et distinctes par des sphères de compétence précises. De l’Égypte à Rome, les mythes exposaient comment les dieux interagissaient, influaient sur la vie des hommes et comment il convenait de se comporter avec eux. Le judaïsme était naturellement plus singulier, même s’il intégrait des points de rencontre possible avec les religions des populations environnantes. La situation du christianisme en découle, même s’il s’est posé en partie comme une rupture et un système religieux clos.

Aussi bien en ce qui concerne les panthéons que les usages rituels ou les croyances, des échanges sont très tôt apparus : les Grecs ont adopté des dieux égyptiens ; les cultes phéniciens se sont installés sur une partie des rivages de la Méditerranée occidentale, des communautés juives ont prospéré plus ou moins facilement dans l’Empire romain, tandis que marchands et soldats transportaient avec eux les divinités des régions d’où ils étaient originaires.

Ce sont tous ces échanges et ces contacts que le cycle 2016-2017 des Mercredis de l’Antiquité souhaite évoquer, en écho aux questions qui se posent à nous, à une époque où la géographie religieuse est à nouveau fortement bousculée par les déplacements de populations et la renaissance des inquiétudes religieuses, et cela partout dans le monde.


Christophe Chandezon, Professeur d’Histoire ancienne, Université Paul-Valéry – Montpellier 3
Rosa Plana, Professeur d’Archéologie, Université Paul-Valéry – Montpellier 3

 

 

2015 - 2016

Le pouvoir et la puissance

Représenter la domination politique et la distinction sociale dans la Méditerranée antique

En septembre 2015, le Musée des Moulages associé depuis un siècle à l’Université de Montpellier a rouvert ses portes au public. Il rassemble une collection d’œuvres de la sculpture antique caractéristique de l’histoire de l’art à la fin du XIXe s. Pour marquer cet événement, le cycle de conférences Les Mercredis de l’Antiquité a choisi un thème qui met au cœur de ses préoccupations les images matérielles du pouvoir politique et de la domination des élites. Il s’agira de voir comment la sculpture, mais aussi l’architecture ou la peinture ont été mises au service des régimes politiques et des couches prédominantes des sociétés de l’Antiquité. Ce pacte entre des arts plus ou moins conscients d’eux-mêmes et des idéologies socio-politiques a jeté les bases de ce que l’on ne peut appeler autrement que des discours de propagande.  Comme le veut une habitude bien établie, quelques conférences présenteront des fouilles marquantes de ces dernières années.

Christophe Chandezon, Professeur d’Histoire ancienne, Université Paul-Valéry – Montpellier 3
Rosa Plana, Professeur d’Archéologie, Université Paul-Valéry – Montpellier 3

 

 

2014 - 2015

L'Argent

Fortune, monnaie et richesse dans la Méditerranée antique

En octobre 2014, le Cycle des Mercredis de l’Antiquité entame sa sixième saison. Elle sera consacrée à l’argent, dans tous le sens du mot français : l’argent comme métal, l’argent comme monnaie, l’argent comme fortune.

Le VIe s. av. J.-C. est le moment, en Méditerranée d’une innovation essentielle, l’invention de la monnaie, qui se diffuse rapidement dans les décennies et les siècles suivants.

La monétarisation de l’économie est un bouleversement majeur non seulement dans les échanges, mais aussi dans l’organisation sociale, dans l’exercice de la politique et de la justice. Elle a même un impact sur les systèmes symboliques qui structurent la représentation de la puissance publique, les hiérarchisations sociales, les spéculations philosophiques.

Tel est donc le thème de cette année qui permettra d’aborder divers aspects de la question de l’argent, depuis l’extraction des métaux qui servent à la fabrication de la monnaie jusqu’à l’affichage et le stockage de la richesse, sous la forme de somptueux services d’argenterie et de trésors monétaires. Ce sera aussi l’occasion de voir comment la monnaie s’est diffusée à travers la Méditerranée, en quoi son fonctionnement s’est peu à peu modifié, comment elle a été utilisée comme un moyen de diffuser le discours officiel.

Christophe Chandezon, Professeur d’Histoire ancienne, Université Paul-Valéry – Montpellier 3
Rosa Plana, Professeur d’Archéologie, Université Paul-Valéry – Montpellier 3

 

 

2013 - 2014

INTRA MVROS

La ville dans la Méditerranée antique

La ville et le paysage urbain imprègnent aujourd’hui profondément la vie des habitants des rivages méditerranéens. L’urbanisation dévore les espaces et la majorité des habitants de nos régions sont désormais des citadins.

Il n’en allait pas de même dans l’Antiquité : seule une minorité des Méditerranéens habitait dans les villes et, la plupart du temps, dans des petites villes. La ville a pourtant été déterminante pour les civilisations de la Méditerranée antique. Elle a été non seulement un centre de pouvoir et un moteur de l’économie, mais elle a aussi contribué à définir les modèles de vie en société et les pratiques culturelles. L’urbanitas s’oppose depuis à la rusticité. C’est donc la ville vécue et la ville représentée qui va être au programme du cycle 2013-2014.

Christophe Chandezon, Professeur d’Histoire ancienne, Université Paul-Valéry – Montpellier 3
Rosa Plana, Professeur d’Archéologie, Université Paul-Valéry – Montpellier 3

 

 

 

 

2012 - 2013

Territoires de l'intime

Archéologie et histoire de la maison, du corps, du couple

Le cycle des Mercredis de l’Antiquité aborde à l’automne 2012 sa quatrième saison. Les années précédentes, il a été question de la mer (Sous le signe de Neptune, 2011/2012), des technologies (L’aube des techniques et des machines, 2010/2011), des plaisirs de la table et de la sociabilité (Plaisirs des sens, ivresse des arts, 2009/2010).

Le thème de la saison 2012-2013 examinera les rapports que les Grecs, les Romains et les autres peuples des bords de la Méditerranée ont entretenu avec la sphère de l’intime.     

La sphère publique et politique jouait, dans la vie des Anciens, un rôle essentiel. On a parlé de sociétés de « face à face » et constaté que la vocation de l’homme était d’abord un être politique, c’est-à-dire placé sous le regard de la cité.

Dans ces conditions, quelle place l’intime pouvait-il conserver ? Et l’intimité même était-elle possible ? Nous souhaitons aborder cette question en privilégiant trois approches :

- la maison comme espace de l’intime (mais une bonne partie des maisons grecques et romaines n’était qu’un espace de transition entre le public et l’intime),

- le corps et ses soins (le parfum, la naissance, la sexualité, mais là encore, le contrôle social n’était jamais absent),

- le couple dans son intimité.

Christophe Chandezon, Professeur d’Histoire ancienne, Université Paul-Valéry – Montpellier 3
Rosa Plana, Professeur d’Archéologie, Université Paul-Valéry – Montpellier 3

 

2011 - 2012

Sous le signe de Neptune

Il s’agira cette année d’envisager la place que la mer et le monde de l’eau a pu avoir dans l’Antiquité gréco-romaine. Entre l’époque de la mythique flotte de guerre du roi Minos et celle où les navires de commerce romains se risquaient loin dans l’Océan Indien, la mer n’a cessé d’influencer la vie et l’imaginaire des Méditerranéens et d’élargir leur espace. Les thermes, les sources auxquelles on rendait un culte témoigne aussi de l’importance de l’eau dans la vie quotidienne et dans la religion. Depuis longtemps, les chercheurs ne cessent de revenir sur ces thèmes.  Plusieurs des neuf temps de rencontre de cette année le montreront.

En marge de ce cycle, nous continuons à proposer des conférences illustrant l’archéologie en train de se faire à l’aide d’exemple de fouilles dont les résultats sont à la pointe de l’actualité scientifique en région et dans le monde.

 

 

 

 

 

 

 

2010 - 2011

L'aube des techniques et des machines

À l’occasion de ces 9 rencontres, nous allons vous montrer que l’Antiquité gréco-romaine a été une grande époque de progrès techniques, comme les chercheurs ont de plus en plus souvent l’occasion de le constater. Un premier machinisme s’est alors développé, touchant de nombreux aspects de la civilisation (économique, militaire, mais aussi artistique).

Nous continuons également à vous informer en exclusivité des actualités de la recherche en archéologie à l’aide d’exemples de fouilles et de muséographie dont les résultats sont à la pointe de l’actualité scientifique en région et dans le monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2009 - 2010

Plaisirs des sens, ivresse des arts

Nous vous invitons donc à huit rendez-vous, à la rencontre de l’univers des plaisirs de la table tels que l’Antiquité les concevait.

Le banquet, symposium, était un temps fort de la vie sociale des Grecs et des Romains. Les mets souvent raffinés que l’on y mangeait, les vins que l’on dégustait, répondaient à des goûts très différents des nôtres. Ils étaient élaborés au prix d’efforts et d’attentions considérables.

Le banquet était toutefois plus qu’une simple affaire de boire et de manger. Les arts (musique, danse …) et même les plaisirs de la chair en faisaient un moment de réjouissance très encadré cependant par les codes sociaux de l’époque. À son tour, le banquet pouvait devenir un thème pour les artistes.

Nous avons également choisi d'illustrer l'archéologie en train de se faire à l'aide d'exemples de fouilles et de muséographie dont les résultats récents sont à la pointe de l'actualité scientifique en région et dans le monde.

 

 

 

 

 

Dernière mise à jour : 17/10/2023